Stratégies au Backgammon

Le Backgammon ne se résume pas à une course, c'est aussi un jeu ou il faut construire des positions permettant de bloquer l'adversaire. Il existe deux types de positions amenant dans la plupart des cas une victoire :

La prime : 6 cases de suite tenues par au moins deux pions, ce barrage est infranchissable par des pions adverses. Pour être utile il faut qu'il y ait au moins un pion adverse enfermé derrière la prime, ou alors avoir une chance de capturer un pion qui se retrouvera bloqué derrière la prime.

L'occupation de son jan intérieur : si les cases du jan intérieur sont tenues par un joueur, les pions de son adversaire auront du mal à rentrer en cas de prise. Le meilleur cas est celui ou les 6 flèches sont tenues par au moins 2 pions et que l'adversaire a au moins un pion à la barre. Dans ce cas l'adversaire ne pourra plus jouer et le joueur peut tranquillement ramener ses autres pions vers son jan intérieur et commencer à les sortir. Cette position amène souvent des gammons, voire des backgammons, si le joueur arrive à capturer 3 ou 4 pions à son adversaire et que celui-ci ne les sort pas assez rapidement.

Attention :

Tant que l'adversaire est à la barre, il lui reste une chance de prendre un pion en sortant et éventuellement de renverser la situation. (on estime que trois pions à la barre offrent une bonne chance de gammon, mais que plus limitent les chances de faire un Backgammon car l'adversaire menacera de prendre des pions plus longtemps).

Toute la stratégie du backgammon se base sur ces deux positions : il faut tenter d'obtenir ces positions en empêchant l'adversaire d'en faire autant. Bien entendu la position type n'est pas toujours atteinte et une prime de 5 flèches voir de 4 est déjà un obstacle difficile à franchir pour l'adversaire. Pour obtenir ces positions il va falloir prendre des risques : laisser des blots (pions isolés) afin d'obtenir le plus de dés différents permettant de construire une flèche importante.

En début de partie les flèches les plus importantes sont B7 et B5 pour les blancs et N7 et N5 pour les noirs car elles forment l'ébauche d'une prime. B7 est intéressante car elle empêche la sortie des pions arrières adverses par un 6. B5 bloque une deuxième flèche dans le jan intérieur (avec B6).La flèche N12 constitue un réservoir de pions pour construire les flèches importantes. Il convient de les placer dans le jan extérieur pour augmenter les chances de construire une flèche. Cependant il est préférable de laisser des pions à cet endroit car ils permettent une bonne fluidité de déplacements et aide au dégagement des pions arrières.


5 stratégies de base

Voici les 5 stratégies les plus souvent utilisées. Vous devez être capables de changer de stratégie instantanément au cours de la partie.

Rester libre

La stratégie la plus directe, et souvent la meilleure, est simplement d’éviter de se faire frapper, coincer ou d’entrer de se bloquer mutuellement. Evidemment, il s’agit de la stratégie optimale pour le joueur qui mène.

L’épée de Damoclès

Le joueur garde un pion haut place du côté de son opposant, le forçant à jouer de façon défensive et prudente, pendant qu’il construit son côté. Le joueur gagne en mangeant un pion adverse à partir de la position tenue en terrain adverse, ou en obtenant plusieurs gros doubles avec les dés qui lui permettent de s’enfuir et de finir la course en tête.

La muraille

Il s’agit de construire un mur long de 6 cases près de votre zone, ou aussi long que possible, afin de bloquer les pions ennemis situer de l’autre côté du mur.

Le Blitz

L’idée est de construire votre zone aussi vite que possible tout en frappant les pions adverses en leur laissant le moins d’espace possible pour ressortir – jusqu’au moment où votre zone est entièrement couverte et il ne peut plus jouer.

Le jeu arrière

Cette stratégie est très utile quand vous êtes en retard sur votre adversaire. Il s’agit de laisser au moins 2 murs dans la zone de votre adversaire. Le meilleur endroit pour placer ces murs est le plus loin possible en territoire adverse et le plus près possible l’un de l’autre. Le timing est ici crucial car la moindre erreur à ce niveau peut vous faire perdre la partie. Vous devez construire votre mur chez vous tout en laissant les murs dans la zone adverse, mais pas au point où vous n’avez plus d’autres pièces à jouer que celles dans les murs. Une solution consiste alors à se laisser frapper en attendant que votre adversaire se découvre. A ce moment, si votre zone est bien construite, il sera paralysé et cela vous laissera le temps de rattraper votre retard, et même de faire la course en tête.

Certains se lancent dans cette stratégie dès le départ, mais c’est une erreur. Cette une stratégie perdante qui permet juste d’améliorer ses chances lorsqu’on perd déjà !

En conclusion et pour résumer, il s’agit de trouver un compromis entre :

• l’avancement des pions (surtout les deux pions isolés qui risquent de se faire bloquer) ;

• le blocage de l’adversaire ; il s’agit là d’un des éléments essentiels de la stratégie : en effet lorsque qu’il existe au moins deux pions sur une même case l’adversaire ne peut pas avoir de jet de dé favorable sur la dite ou les dites cases.
Plus le nombre de cases bloquées contigües est important plus la probabilité de blocage est importante. On appelle cela une « (semi) cravate » ou « prime ». Lorsque la longueur des cases bloquées est de six il est impossible à l’adversaire de sortir : il est prisonnier et doit attendre la détérioration de la structure de blocage. L’art du backgammon consiste à optimiser la probabilité de blocage de l’adversaire tout en minimisant sa propre probabilité de blocage.

• l’attaque des pions de l’adversaire (des pions les plus avancés, pour le retarder) ;

• la protection de ses propres pions (particulièrement les plus avancés).


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